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La rime

18 janvier 2009

1.POESIE, Dico

 

POÉSIE : L’ESSENTIEL SUR LES RIMES

 

DÉFINITIONS

  • « Retour à la fin de deux ou de plusieurs vers, de la même consonance de la terminaison accentuée du mot final ».

- N.B. Ne pas confondre rythme et rime : cette dernière n’est qu’un des éléments qui concourent à la création du rythme.

>>>> Lire la fiche sur les rythmes.

TYPES DE RIMES / CARACTÉRISTIQUES

  • Richesse des rimes.

- Rimes pauvres : la voyelle seule est semblable. Il ne s’agit que d’une simple assonance (ex. ami / pari).

- Rimes suffisantes : la consonne précédant la voyelle accentuée est la même dans les deux mots (ex. bannir / finir).

- Rimes riches ou très riches : présence de plusieurs syllabes identiques de son et d’articulation (trois sonorités ou plus : ex. vaillant / travaillant).

  • Pour valoriser la richesse des rimes, à partir du XVIIe siècle, certains choix sont proscrits.

- Les mots de même catégorie grammaticale (ex. calmement / lourdement).

- Un mot simple avec un mot composé à partir de ce mot (ex. manteau / porte-manteau).

- Les mots qui s’appellent trop instinctivement (ex. amours / toujours).

  • Cas particuliers.

- Rimes couronnées : répétition de la syllabe de la rime (ex. « Ma blanche colombelle / belle »).

- Rimes enchaînées : elles reprennent la base du mot de rime au début du vers suivant (ex. « Dieu des amans, de mort me garde ; / Me gardant donne moy bon heur »).

- Rimes batelées : la fin du vers rime avec la fin de l’hémistiche du vers suivant (ex. « Nymphes des bois, pour son nom sublimer / Et estimer, sur la mer sont allées »).

- Rimes brisées : les vers rimes à la césure (ex. « Chacun doit regarder selon droit de nature / Son bien propre garder, ou trop se dénature »).

- Rimes équivoquées : elles utilisent le jeu de mots (ex. « Et c’est à peine si l’allumette amorphe ose / même en rêvant éclairer cette métamorphose »).

- Vers holorimes : toutes les sonorités sont reprises (ex. « Par le bois du Djin, où s’entasse de l’effroi / Parle, bois du gin ou cent tasses de lait froid »).

  • Nature des rimes.

- Rimes féminines : elles se terminent par une syllabe muettes (ex. tourelle / belle).

- Rimes masculines : elles se terminent par une syllabe tonique (ex. fleur / labeur).

- N.B. Cette distinction n’a donc rien à voir avec le genre grammatical des mots. Depuis le XVIIe siècle, la disposition des rimes se plie à la règle de l’alternance des rimes féminines et des rimes masculines.

  • Disposition des rimes.

- Rimes plates ou suivies : AA – BB.

- Rimes embrassées : AB – BA.

- Rimes croisées : AB – AB.

- Le sonnet   régulier  correspond à l’un des deux schémas suivants :

    - abba      abba     ccd     eed     (sonnet italien ou marotique).

    - abba      abba     ccd     ede     (sonnet français).

 

Différents types de rime :

AABB : rimes plates ou suivies

Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises

extrait de : Saltimbanques – Guillaume Apollinaire

ABAB : rimes croisées

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

extrait de : LXXVIII – Spleen – Charles Baudelaire

ABBA : rimes embrassées

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J’allais sous le ciel, Muse, et j’étais ton féal;
Oh! là là! que d’amours splendides j’ai rêvées!

extrait de : Ma Bohème – Arthur Rimbaud


Richesse de la rime :

La rime pauvre : 1 seul phonème (= son) en commun      exemple : maman, paon
La rime suffisante : 2 phonèmes en commun                  exemple : échelle, belle
La rime riche : 3 phonèmes en commun                          exemple : masque, fantasque

Rimes masculines / féminines :

La rime féminine se termine par un « e » muet, elle est plus douce.
La rime masculine est plus dure.

L’alternance des rimes masculines / féminines était la règle jusqu’au XXème siècle. Au XXème siècle, Aragon et Apollinaire ne respèctent plus ces règles. Aragon propose l’alternance des rimes consonantiques et vocaliques.

Je suis à toi Je suis à toi seule J’adore                  à rime féminine
La trace de tes pas le creux où te mis
Ta pantoufle perdue ou ton mouchoir Va dors    
à rime masculine
Dors mon enfant craintif Je veille c’est promis
Aragon

J’errai, je parcourus la terre avant la vie ;
Et, tout enfant encor, les vielliards recueillis
M’écoutaient racontant, d’une bouche ravie,
Mes jours si peu nombreux et déjà si remplis !
Hugo

Vers 1 et 3 : rimes féminines, 3 phonèmes (a-v-i) à rimes riches
Vers 2 et 4 : rimes masculines, 1 phonème (i)
à rimes pauvres

Diérèse et synérèse :

On parle de diérèse et la synérèse en cas de diphtongue (collusion de deux voyelles distinctes).

·  On fait la diérèse lorsqu’on prononce distinctement les deux sons des voyelles, prononçant ainsi deux syllabes.

·  On fait la synérèse lorsqu’on ne prononce pas distinctement les deux sons des voyelles, ne prononçant ainsi qu’une seule syllabe.

Exemple : prononciation de « une liaison »
En faisant la diérèse : une [li][ai]son à 3 syllabes
En faisant la synérèse : une [liai]son
à 2 syllabes

Harmonie sonore :

Dans la langue parlée, le style linguistique est arbitraire. Il n’y a pas de rapport naturel entre le sens des paroles et les sonorités. La langue poétique lutte contre cet arbitraire. Elle s’efforce de donner une valeur représentative, des relations entre les sonorités. Les effets sonores produisent du sens. Dans l’analyse d’un poème, il faut définir le sens produit par les sonorités.

Le roulement des chars, le sifflement des balles. (Hugo) à sifflement : mime le bruit de la balle

Certaines voyelles sont aigues ou graves, claires ou sombres.

Voyelles aigues : i, u, é, ê…
Voyelles graves : o, ou, on…

Les consonnes peuvent être douces ou dures.

Les occlusives (=dures) :

 

sourdes

sonores

labiales

p

b

dentales

t

d

guturales

c

g

Les constrictives/fricatives (= douces)

f, v, ch, j, s, z…

L’allitération est la répétition d’une consonne ou d’un groupe de consonnes dans un vers (aboli bibelot).
L’assonance est la répétition d’une voyelle (Et la source sans nom qui goutte à goutte tombe – Hérédia).

Remarques sur la lecture d’un poème :

Respectez le rythme des vers. Attention aux e muets, aux diérèses, aux enjambements.

Rappelons ici au sujet des e muets que toute syllabe contenant un e muet compte pour un pied si le e se trouve devant une consonne ou un h aspiré. Il faut alors prononcer distinctement le e.
La diérèse se rapporte à deux voyelles que l’on prononce de manière à en faire deux syllabes au lieu d’une. Par exemple, violon peut être prononcé vio-lon (2 pieds) ou vi-o-lon (3 pieds, c’est une diérèse).
L’enjambement se rapporte à deux vers consécutifs qui doivent être lus sans discontinuité, comme s’il s’agissait d’un seul vers. Par exemple :
           Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Ma bohème, Rimbaud

Longueur des strophes et des vers :

Nombre de vers

2

3

4

5

6

Nom de la strophe

distique

tercet

quatrain

quintil

sizain

 

Nombre de syllabe

5

6

7

8

10

12

Nom du vers

pentasyllabe

hexasyllabe

heptasyllabe

octosyllabe

décasyllabe

alexandrin

 

 

2.9

Rythme du vers français et césure

Une définition du vers français comme vers syllabique ne suffit pas à rendre compte de son rythme. C’est seulement au XIXe siècle que les théoriciens de la langue se sont aperçus qu’ils pouvaient donner du vers français une description rythmique, ce qui n’est pas le cas, en revanche, des vers italiens et espagnols.

Les vers courts forment chacun une séquence rythmique qui se marque par l’accentuation ou l’allongement de la dernière syllabe, ainsi que par une durée croissante des syllabes entre le début et la fin du vers, et par la pause en fin de vers.

Dans les vers longs (surtout ceux de plus de huit syllabes), une syllabe est traitée comme la syllabe finale du point de vue du rythme : cette syllabe, qui marque une coupure dans le vers, est la césure. Elle découpe le vers en deux hémistiches, c’est-à-dire en deux séquences rythmiques.

Le vers qui comporte une césure est appelé vers composé. Dans l’alexandrin, la césure se situe le plus souvent après la sixième syllabe, comme dans ce vers de Hugo :

L’écaille de la mer // la plume du nuage
Car l’océan est hydre // et le nuage oiseau.

Dans le décasyllabe, elle se trouve après la quatrième syllabe (beaucoup plus souvent qu’après la sixième), comme dans ce vers de Jean-François Sarasin, poète du XVIIe siècle :

Je meurs, aimant Philis // plus que moi-même
Et pour guérir // l’écho me répond : AIME.

On trouve parfois la césure du décasyllabe après la cinquième syllabe (à partir du XVe siècle seulement) ; c’est le cas dans ce vers de Musset :

J’ai dit à mon cœur // à mon faible cœur :
N’est-ce point assez // de tant de tristesse ?

Dans ce dernier cas, l’égalité des hémistiches donne un caractère particulièrement équilibré et stable au décasyllabe.

On distingue différents types de césure. Lorsque la césure se place après un mot terminé par un e muet, on l’appelle césure épique. Lorsque le dernier mot du premier hémistiche se termine par un e muet et que ce e muet est accentué pour des raisons rythmiques, on parle de césure lyrique (fréquemment employée dans la poésie lyrique médiévale, qui était chantée).

2.10

Description et analyse du rythme d’un vers

Pour rendre compte du rythme des vers français, on a utilisé plusieurs systèmes descriptifs correspondant à plusieurs systèmes de notation. On a traditionnellement recours à une barre oblique pour symboliser une pause comme marque rythmique et à deux barres obliques pour noter la césure ; cette méthode est mise en œuvre dans ce vers de Baudelaire :

Tu mar / ches sur des morts, // Beauté / dont tu te moques.

Les difficultés d’analyse rythmique du vers français sont liées à sa nature : en effet, il est susceptible de subir des variantes importantes en fonction de la diction. Remarquons que certains vers, sans perdre leur rythme, rendent possible une diction avec des accents antithétiques (c’est-à-dire des accents émotifs portant sur le début et non sur la fin du groupe rythmique). C’est le cas dans ce vers de Baudelaire :

Demain, après-demain et toujours ! comme nous.

3

La rime

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3.1

Importance de la rime

La rime marque la fin du vers. En permettant à l’auditeur de distinguer la fin de la césure (non rimée) et la fin du vers (rimée), elle l’empêche, par exemple, d’entendre un poème en alexandrins comme une suite de vers de six syllabes.

Le vers régulier en France est lié à l’emploi de la rime, que les vers antiques n’utilisaient pas. D’autres littératures modernes ont abondamment eu recours au vers blanc (forme de vers non rimé) : c’est le cas de la poésie anglaise (en particulier le théâtre de Shakespeare ou les poèmes épiques de John Milton). L’attachement de la poésie française à la rime vient en partie de la place privilégiée accordée aux vers à césure.

3.2

Différents types de rime

On distingue la rime féminine, qui porte sur une syllabe contenant un e muet (donc non accentuée), de la rime masculine, qui porte sur une syllabe accentuée. L’alternance de la rime féminine et de la rime masculine est obligatoire dans la poésie classique. La rime a également plusieurs valeurs, ou richesses, en fonction du nombre de phonèmes identiques d’un vers à l’autre. La rime minimale, qui porte sur une seule voyelle, est dite pauvre. Lorsqu’elle porte sur une voyelle et sur la consonne qui précède ou suit celle-ci, elle est dite suffisante. Lorsqu’elle porte sur la voyelle, sur la consonne qui la suit et sur celle qui la précède, la rime est dite riche. Lorsque l’identité sonore joue sur quatre phonèmes (deux voyelles et deux consonnes, par exemple), la rime est dite léonine. Au-delà, elle est acrobatique ou millionnaire.

Il existe en outre différents arrangements des rimes. Notons que la rime plate (dite aussi jumelle ou suivie), qui établit une identité sonore entre la fin d’un vers et celle du vers qui le suit ou le précède immédiatement (aabb), est généralement préférée pour la versification du texte de théâtre. Les dispositions complexes sur deux rimes et plus permettent la structuration de la strophe lyrique et même du poème dans son ensemble. Parmi celles-ci, citons la rime entrecroisée (abab), la rime embrassée (abba), qui sont parmi les plus courantes, mais il existe un grand nombre d’autres rimes très sophistiquées relevant de la virtuosité stylistique.

4

La strophe

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Les « vers mêlés » tels qu’on les trouve dans les Fables de La Fontaine jouent sur la variété, la liberté et la surprise sans cesse renouvelées. Mais le processus de retour au point de départ, qui constitue la définition minimale du vers, permet aussi d’organiser des séquences de hiérarchie supérieure : les strophes.

La strophe est une séquence organisée par une certaine disposition des mètres et des rimes. Visuellement, elle forme un bloc typographique, qui rend immédiatement apparente toute différence de mètres.

La strophe peut être composée de deux vers (elle constitue alors un distique), trois vers (elle forme un tercet), quatre vers (c’est un quatrain), cinq vers (c’est un quintil), six vers (c’est un sizain), sept vers (c’est un septain), huit vers (c’est un huitain), neuf vers (c’est un neuvain), dix vers (c’est un dizain), onze vers (c’est un onzain) ou douze vers (c’est un douzain).

Sur deux rimes, le quatrain est la forme minimale (avec des rimes aabb, abba, etc.). Les strophes impaires recourent à la rime reprise (plus de deux vers sur la même rime). On peut distinguer, comme pour les vers, des strophes simples et des strophes composées.

Les strophes simples sont celles qui ne peuvent être divisées en des strophes de structure plus simple. Les strophes composées sont la combinaison de deux strophes simples (le sizain du sonnet, par exemple, est parfois la combinaison d’un distique et d’un quatrain, ou bien de deux tercets).

 

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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