« Avoir le dos au feu et le ventre à table »
Être confortablement installé, avoir ses aises pour faire bonne chère
Voilà une expression tombée en désuétude dont le sens est un peu variable selon les dates et auteurs, mais avec une image pourtant constante de confort et de plaisir.
En effet, être assis près de l’âtre, le dos chauffé par le feu qui consume les bûches indique déjà une situation confortable. Si on y ajoute, le ventre contre la table que l’on suppose couverte de victuailles, que demander de plus pour profiter pleinement du moment ?
Cette expression semble dater du XVIIe siècle, mais, bizarrement, on en trouve des significations plus ou moins variées au fil du temps ou des ouvrages.
Ainsi, la version de 1694 du Dictionnaire de l’Académie Française indique qu’elle désigne des gens débauchés, donc au-delà de simples notions de bien-être physique et alimentaire. La version de 1762 dit qu’elle désigne des personnes qui aiment leurs aises et la bonne chère (il n’est plus question de débauche) et celle de 1832 change encore un peu la signification qui s’appliquerait à des gens qui prennent toutes leurs aises en mangeant (ce qui élargit le sens à tous ceux qui mangent, pas uniquement à ceux qui apprécient fortement cette activité et ce qu’ils ont dans leur assiette).
Enfin, Littré indique que, au figuré, l’expression désigne des gens qui prennent toutes leurs aises, éliminant purement et simplement l’idée du repas.
5 janvier 2009
Non classé