Ineffaçable empreinte
Peut-être aurez- vous remarqué, parmi les documents exposés par l’ami Jean-Marc au dernier rassemblement .une affiche apparemment de caractère administratif plutôt que publicitaire et imprimée dans les langues arabe et française ?
Particularité de ladite affiche, son verso illustré :dans la partie inf2rieure ,un paysage de nos hauts-plateaux ,avec les traditionnels moutons ;puis au dessous, une carte postale du village tel que nous l’avons connu :quatre vues partielles de différents lieux publics et, au centre, notre église encore coiffée de son clocher primitif.
Ces vues vieilles de plus d’un demi siècle, ainsi placées là, me sont apparues comme le cœur de Trézel à jamais enchâssé dans le Sougueur d’aujourd’hui, devenu une grande ville comme chacun sait, certes, le nom si cher de notre petit bled a été effacé sur la carte postale en question (effacé d’un coup de feutre noir sur l’affiche !!)mais, car il est permis de rêver, je veux voir malgré tout dans cette illustration le symbole d’une permanence effective du souvenir, peut-être enfouie dans l’inconscient collectif de nos ex-concitoyens et de leurs descendants.
D’ailleurs tous les échos qui nous parviennent de gens ayant effectué encore récemment un séjour là bas confirment cette impression.et il suffit de lire tel ou tel des nombreux écrivains francophones d’Algérie. Certains pourtant née après l’indépendance, Pour mesurer la qualité de l’empreinte dont je parle, aux antipodes d’une histoire souvent présentée de façon tendancieuse, quand elle n’est pas même entièrement réécrite !
Au fond, ce que tout cela nous enseigne ,c’est que ,dans un domaine aussi sensible, la distance est parfois bien grande entre les propos officiels de circonstance ,simple écume des choses, et la réalité profonde qui, elle, résiste aux dénigrement et au temps .
Michel Salado
Journal annuel le trézél lien N° 8 du mois de décembre 2008
28 décembre 2008
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