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« Ma nuit éternelle »

23 décembre 2008

MAARADJI KHALED

Mardi 23 Décembre 2008 20h14mn 06s


Auteur     : maaradji khaled (IP: 41.201.104.123 , 41.201.104.123)E-mail     :

maaradjik@yahoo.fr

« Ma nuit éternelle » est un essai que j’ai débuté et laissé tomber pour plusieurs raisons.
Je suis heureux de publier cet extrait dans notre blog .Peut être de ce pas,je le terminerai…

…Quand le crépuscule apparaît ,je ressens cette peur de la nuit ! Mais dès que je réalise que cela ressemble à l’aurore,tout s’éteint en moi.

La nuit tombée, je retrouve mes confidents de fortune, ma grande tasse de café et mes cigarettes. Le silence devient accablant, ponctué de temps à autre par des aboiements lointains qui me rassurent que je suis encore en vie!
Je raconte à mes confidents mon vécu de la nuit précédente dont le crépuscule s’appelait l’aurore.
Je leur raconte les déboires de ces pauvres gens qui résistent à plus fort que les tempêtes de mer :leur combat contre la faim.
Ces humbles gens qui veulent taire une misère criante en essayant de cacher même les trous de leurs chaussures aussi usées que leurs visages.

….Au fil des heures, mon café perd de son goût et mes cigarettes grillent vite pour laisser la relève à d’autres en me donnant l’impression de ne plus pouvoir m’écouter.
Cela ne m’empêche pas de continuer ma narration sur le malheur de ces enfants dont la laideur n’est que le fait de la saleté et des haillons qui les couvrent à moitié. Je pleure, parce que je sais qu’ils sont nés beaux comme tous les autres!
Leurs mains frêles et crasseuses s’enfouillent dans le fonds des poubelles dans “l’espoir”(drôle d’espoir!) de trouver quelque chose de « mangeable » des restes des repas jetés par ceux qui ont assouvi leur faim et celle de leurs chiens de garde!
Même cette chance de tomber sur quelque chose reste trop mince,du fait du passage nocturne des chats et des chiens errants !

je ne me lasse pas de continuer à raconter avec émoi d’avoir vu des femmes rabaissées, assises à même le sol tendant la main aux passants qui ne daignent même pas leur prêter la moindre attention. Ces passants que je méprise jusqu’à la moelle.
Ces femmes qu’on enfermait dans des taudis pour faire le pain ,rouler le couscous et enfanter .Elles se retrouvent encore emmurées entre d’autres invisibles, ceux de la misère. Elles n’ont changé que d’endroit en mettant au jour la perte de leur dignité. Elles tendent avec pudeur des mains ridées par le temps sans oser regarder la couleur du ciel…

…C’est pour cela que je voudrais rester terré sans être heureux!
Je pleure parce que je ne me rappelle plus de la dernière nuit où je fus heureux jusqu’à l’aube quand mon jour existait.
Je pleure car ce qu’on ose appeler ma contrée est un grand cimetière où chacun cherche sa tombe. Cet état de fait provoque en moi un effroi terrible car mon coeur est encore vivant et il recherche désespérément le chemin qui l’emmènerait à un amour rêvé en évitant avec précaution d’emprunter celui qui le conduirait à la contrée !

….J’éprouve de la colère, mais pas la honte ni devant la misère des enfants, ni devant celle des femmes car j’appartiens fièrement à leur sphère. Mais je rougis parce que nos quêtes sont différentes.

Une terreur intense s’empare de tout mon être en leur criant du fond du silence de mes tréfonds de demeurer soi-même quoi qu’il advienne, ne changez pas de goût comme mon café, ne grillez pas si vite comme mes clopes, ne parlez pas la langue de ceux qui vous méprisent en échange d’un bout de pain jeté avec dédain!
Ne dites rien, mais restez fidèles à vos idées !

…Les gens meurent. Je les pleure. Mais moi, je voudrais survivre au prix de mon exil mental .Je ressens que mon cœur est opprimé jusqu’à cesser de battre. Mais je l’incite à résister pour que je vive afin de protéger ce brin de liberté pour qu’un jour mon rêve devienne réalité! Pure illusion ou dérision de mon instinct?!!!

…Mes confidents, vous me diriez, peut être, que c’est lâche de ma part ; les gens quémandent de quoi se nourrir et toi, tu rêves de vivre l’amour !
je vous dirais honnêtement qu’entre le pain et l’amour pour assouvir ma faim, sans réfléchir, j’opterai pour le second. Car il est la source des sentiments nobles qui rendront à l’Homme sa dignité et son honneur.

…..Rien ne me répond dans ce silence terrible, même mon dernier mégot, en qui ,j’espérais un écho ! Il s’est éteint au milieu des siens après une vie qui n’a duré que quelques minutes.
Je suis seul face au néant, mon coeur se resserre atrocement en pensant comment éviter la mort dans mon semblant de sommeil pour voir ce que c’est que le jour et crier : ‘’ Ô merci Mon Dieu, j’ai atteint mon rêve, il m’illumine ! Alors, nous allons tous vivre dignement!’’…

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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Une réponse à “« Ma nuit éternelle »”

  1. fares el ahlam Dit :

    Simplement merveileux! tu as ce chic d’atteindre les fibres les plus profondes et sensibles des êtres. Tu le fais si bien et de telle manière que le lecteur s’oubli,te suis et vois avec son coeur ce que toi tu as vu de tes yeux et, en fin de compte, il se consume tels tes clopes pour tomber en cendres. Tu as cet art de nous faire rêver, et c’est avec plaisir que nous le faisant en éspérant ne jamais cesser de te lire pour continuer à rêver. Tes sentiments transparaissent à travers cet essai et te font honneur. Nous connaissons un Khaled souriant et gentil et nous découvrons un homme pétri de qualités humaines qui font que personnellement je suis fier d’être ton ami.Fares el ahlam
    merci pour le bonheur que tu nous concocte à chaque fois.

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