Trézel
Il est beau en la filière Oranie
Dont le nom e pour nous la douceur infinie
Des journées d’autrefois ,dans l’exil cruel,
Seule nous reste aujourd’hui l’image de Trézel…
Les toits aux tuiles rouges ,que l’église domine
De son clocher d’ardoise ,lentement se dessinent.
Et voici les maisons –le grand immeuble est rare –
Qui bordent sagement de larges boulevards ,
Et puis la grande place ,joyeuse évocation
De ces jeux commencés à la récréation
Dans la cour de la vieille école communale .
Cher boulodrome des soirées dominicales
Où venaient s’abriter nos amours naissantes !
La foule ,tour à tour sportive ou bien dansante ,
De ton coin de verdure appréciant la fraicheur ,
Se délaissait ici des peines du labeur .
Mais ,par-delà le stade ,route de la rivière ,
Je sais un lieu paisible ,un humble cimetière
Où dorment pieusement ,à l’ombre des sapins
Ceux qui nous furent chers, lors du dernier matin,
Nous espérons près d’eux connaitre le repos ,
Plus loin :vignes et blés sur l’immense plateau …
Burdeau,Palat,Tiaret,Toi aussi La fontaine ,
Nous vous avons connues ,nous vous avons aimées
Et de notre jeunesse enfuie à jamais ,
Vous êtes le témoin fidèle et silencieux ,
Musulmans, nos amis bientôt seuls en ces lieux ,
Nous avons partage la joie et la souffrance ,
Mais si notre départ est l’adieu de la France ;
Le cœur ,lui, n’oublie pas et formule toujours ,
Cette unique prière :puissions-nous un jour ,
Avant que de mourir ou par l’âge trahi ,
Enfant de cette terre revenez au pays ,
Puis accomplissant le sacré pèlerinage,
Revoir Trézel et dire :
« Bonjour mon beau village ! »
Michel Salado
(Aurillac-Février 1964)
Extrait du livre de « il était une fois Trézel » page 212
4 décembre 2008
Blogueurs