- la Allah , par Dieu la Haoudji ! o ma figure ! ci toi, si tbib ! ci ba boussible ! ci ba boussible ça !
- ah ! mon vieux Kadour, c’est toi, c’est bien toi ! mais que fais-tu ici ?et ce bouricot ! mais je rève
- la kouia , oh mon frère el hamdoulah ! el hamdoulah dieu soit loué, ci mon tebib , ci mon coupain ,ci mon frire , ouallah ci ba boussible ! mi ci vri ! jti vois bien, ci toi,i moi, ci moi Kadour , tous li deux sur lmime « trig » la piste ! ah ouah !!
- et voila Kadour se prosternant , genoux a terre et remerciant dieu : Allah Akbar !! Allah Akbar !la rebbih , merci, merci Allah
- notre émotion était a son comble. Enfin quelque minutes plus tard assis coté à coté dans l’herbe se gorgeait l’âne nous pûmes plus calmement nous expliquer
- ancien tirailleur , ancien combattant , décoré de la croix de guerre , Kadour el Guebli n’avait pas réussi à gagner sa vie à son retour dans le douar et , in beau matin , était parti avec sa femme et son fils vers Alger, dans l’espoir d’y trouver un travail plus rémunérateur. Je l’avais donc perdu de vu. Et je le retrouvais, ce jour en France , quelque dix ans plus tard !!
- j’étais avide de connaître le pourquoi et le comment de son émigration et mes questions affluèrent l’assaillant sans arrêt
- aie oua !! toi, ti veux toujours savoir di choses, hein ! me répondît-t-il
- tu penses depuis longtemps ! mais dis moi pourquoi et comment est-tu venu en France ?
- ah ! ça y est ! ti si y a ine petite moument qui ji pensi toi timdemandi ça !
- et comment ? je retrouve mon vieux Kadour et tu voudrais peut-être que je te dises bonjour et au revoir ?
- Ah non , non ! tia raison, mi ci choses là ! ti si, j’ime bas boucoup barlé de ça !
- Mais pourquoi ?
- L bace qui , bace…citi bas bon ! bourquoi ji soui barti en France ? ti si quand jiti la bàs , mou ami, ti rigouli bas tous li jours , hein ti vois , moi quand ji souis barti fi douar jiti a bouharoun ! j’en avi la bàs ine ptite mison , ine pti jnene , jardin jfisi li ligoumes , li carottes, jfisi li choux , li batates, li salades i tout bour qu’ji mange ; ti comprend « jiti content, javi tout à la mison, y avi mon femme, mon fils ali
- Quel age a-t-il Ali ?
- Il a houit ans mit’nant
- Il va à l’école ?
- La , sahbi , bessif, ci fini la rigoulade ! moi jiti l’icole trois ,quatre ans , mi ci pas assez bour ji trouve lmitier ! alors loui , en France afic si limitres i lizicoles , bientôt i fient bas bourricot comme moi ci bas vrai
- Oh ! oui tu as parfaitement raison et il t’en remerciera certainement plus tard !!
- In cha Allah ! alors jti dis, a Bou Haroun jiti bian, i afic latrache, cite Bouricot là, en plous, l’mardi , l’fendredii l’sam’di ji vendredi l’poison
- Ah ! tu étais aussi marchand de poisson ?
- Chouia, in peu , mi j’en afi ine camarade à Bou Haroun y en a la mir là bas, en a fi li picheur, i ji counnissi ine , il s’appli pépé. L pépém’dounni li sardinnes, li rougets, li sarres, li zobrines, li mirlans tout ça. L j’ti dis l’mardi, l’fendredi,i nhar essept , afic latrache j’alli dans l’fillage j’fendi l’poison : la sardina ! la sardina ! l coume ça jiti content, ji sarchi ba blouss, hein !
- Alors , si tout allait bien pour toi là-bas, pourquoi est-tu part ?
- Ah ! mou ami, ti si ça qu’il a arrivi apri ! la grande bagarre afic li gellaghas, li francisi li paras , i bim i boum i bim i boum, eh ! ti vis bas tranquille
- Alors ,ine jour , ji di coume ça dans mon tite, çi tirrible à quand mime ! ji marche la route ji trouve ine arabe , çouilla ,i mrigarde comme çajli couni la bas ! ah ! pititrec’t’ine fellaga. Apri ji trouve limilitires, i marritent, im m’dimandent l’carta didentiti i sarchent sous mon bernous, i mregardent dans li poches i tout i tout… ti si, moi jsouis ancien combattant , jafit toujours la croix de guirre , coume ça , j’pensi , im’foutent la pi li militires ! aouah ! pi , bessah, li fellagas si i voit la midaille i dis icouilla , il i bour francis, balek i m’coupent li cou in jour…tous li joursi en afi li zhistoires coume ça i ji si plouu ça que ji fisi ‘ji trafailli bas tranquille ! la nuit , ji dormi blou, ji gardi la mison, l’jardin, l’bouricot tour
- Alors ,ine jour joutr jiti chi pépé il afti l’cheliti ; ti si l’bateau pour la pèche , l ji trouve pépé i metti li falises ; di caisses, i mitti tout ; i il a fi mis oussi son toumoubile
- O pépé, ji lui di ! eh qice ti fi ? ou til va comme ça ? ti fi le camp oula kiffeh
- Eh oui ! Kaddour ! qui m di , ti vois mintenant ci fini bour nous autres ! ci fini !on pi bas risti alors , ti vois jmi la plousse qui ji dans l’abateaui ji pars afinc la famille
- Yéh ! ti pars comme ça : ou ti vas ?
- Ah ! il m’dit en France
- Ti pars en France, et elors i moi, quice qui jvi fir mtinant ? si tous li zami , li camarades i foutent l camp, quice ki jvi fir moi !
- Ah ! i mi di pépé mou ami qui ce ti veu, eh mektoub ci comme ça.
Dr G.Parrot
11 novembre 2008
Blogueurs