Le Rat de Ville et le Rat des champs.
Le Rat de Bidonville.
Autrefois le Rat de ville
Aujourd’hui le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
Devenu un grand marchand,
D’une façon fort civile,
D’une façon assez vile,
A des reliefs d’ortolans.
Abandonna tous ses champs.
Sur un tapis de Turquie
Sur une natte de « Hassi Fdoul »
Le Couvert se trouva mis
Le Couscous fut bien servi
Je laisse à penser la vie
A son cher ami « El Ghoul »
Que firent ces deux amis.
Qui fut tout à fait ravi.
Le régal fut fort honnête ;
Du méchoui et des rillettes ;
Rien ne manquait au festin ;
Pour bien narguer le destin ;
Mais quelqu’un troubla la fête
Mais la « Nsifa » troubla la fête
Pendant qu’ils étaient en train.
Mettant fin à ce grand festin.
A la porte de la salle
A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit ;
Les attendait un plateau ;
Le Rat de ville détale ;
L’invité versa mille balles ;
Son camarade le suit.
Pour ne pas prendre râteau.
Le bruit cesse, on se retire ;
Après le thé, on se retire ;
Rats en compagnes aussitôt ;
Et les commérages aussitôt ;
Et le citadin de dire :
Et le citadin de médire :
« Achevons tout notre tôt
« C’est du caprin tout ce rôt.
C’est assez dit le rustique ;
C’est assez dit le loustic ;
Demain vous viendrez chez moi.
Demain vous mangerez chez moi.
Ce n’est pas que je me pique
Ne serait ce que « Chorba Fric »
De tous vos festins de roi ;
Et breuvages de bon aloi ;
Mais rien ne vient m’interrompre ;
Moi-même étant corrompu ;
Je mange à tout loisir.
Je me gave sans aucun mal
Adieu donc. Fi du plaisir
Adieu donc. Fi de morale
Que la crainte peut corrompre.
L’essentiel est d’être repu.
Jean de la Fontaine.
Djilali Benbrahim.
8 décembre 2008 à 15 03 42 124212
Djillali aime les fables jene el ain(Jean de la Fontaine) alors a toi celle ci et bonne lecture.
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Un homme qui s’aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde :
Il accusait toujours les miroirs d’être faux,
Vivant plus que content dans son erreur profonde.
Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les conseillers muets dont se servent nos dames :
Miroirs dans les logis, miroirs chez les marchands,
Miroirs aux poches des galands,
Miroirs aux ceintures des femmes.
Que fait notre Narcisse? Il se va confiner
Aux lieux les plus cachés qu’il peut s’imaginer,
N’osant plus des miroirs éprouver l’aventure.
Mais un canal, formé par une source pure,
Se trouve en ces lieux écartés:
Il s’y voit, il se fâche, et ses yeux irrités
Pensent apercevoir une chimère vaine.
Il fait tout ce qu’il peut pour éviter cette eau;
Mais quoi, le canal est si beau
Qu’il ne le quitte qu’avec peine.
On voit bien où je veux venir.
Je parle à tous; et cette erreur extrême
Est un mal que chacun se plaît d’entretenir.
Notre âme, c’est cet homme amoureux de lui-même ;
Tant de miroirs, ce sont les sottises d’autrui,
Miroirs, de nos défauts les peintres légitimes;
Et quant au canal, c’est celui
Que chacun sait, le livre des Maximes.