Figures de mon village
Des personnages – de petites gens en fait – ont su tisser entre eux et la population par leur spontanéité et leur débilité tout à fait sympathiques des liens étroits, parfois même passionnels. La plupart sont décédés et il serait indécent, voire injuste de ne pas honorer leur mémoire, maintenant que ces mascottes appartiennent au patrimoine du bled. Sans ces personnages, le village aurait l’air d’une œuvre inachevée.
Il serait fastidieux de passer en revue la vie errante ou insolite d’un tas d’autres individus, j’en oublie tels « Kadour Mafi » spécialiste des tartes à la crème et excellent cuisinier. Il y a aussi cette brave Kheïra, une non voyante qui reconnaît tous les gens à la seule intonation de leur voix. Son histoire est pathétique, rescapée du tremblement de terre qui a secoué El Asnam en 1954, elle est venue chez nous et n’est plus repartie ! Néanmoins, par la force de la comparaison, disons que ceux que je viens de citer constituent en fait l’axe autour duquel pivotent les autres adeptes. Hélas, un grand nombre de ces nouvelles recrues ne jouissent pas de l’aura de nos mentors. Elles se révèlent plus agressives, parfois même dangereuses et pour la plupart, leur cas nécessite une prise en charge spécialisée.
Ainsi va la vie et les gens d’aujourd’hui n’ont pas le temps de s’occuper d’autrui…
Belfedhal Said
4 novembre 2008
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