Décès du professeur de français khellil Mohamed
Je vous remercie de m’avoir invité, en ce 40ème jour de la nuit fatidique, à participer à la commémoration du décès tragique de mon fils Khelil Mohamed ,professeur de français dans votre établissement . je salue votre généreuse initiative, celle de permettre ici ,même dans son lycée bien aimé l’expression collective de gratitude à cet admirable enfant de Sougueur qui a tant donné ,qui a tout donné à l’enseignement et à l’éducation jusqu’à sa disparition subite . Tu n’es pas mort mon fils. Ô mon fils Mohamed Khelil ! La faucheuse a brisé ton élan mais ton souvenir comme celui de mon frère Brahim ,et de tous nos frères enseignants sont gravés dans nos mémoires .
Je te revois encore, tous les soirs ,sur la route de Ain Deheb ,promenant et cajolant tes enfants si mignons .
Je te revois discutant longtemps nerveusement avec tes amis, mais toujours avec sympathie.
Toujours insatisfait, écœuré du niveau existant, tu voulais, tu cherchais à l’améliorer par tous les moyens.
Tu lisais, tu lisais, tu voulais tout savoir. Les livres étaient tes amis inséparables. Tu les adorais. Tu les soignais, tu les rangeais presque solennellement, dans ta remarquable bibliothèque personnelle.
Je te revois ainsi, en face de mon ex bureau « baraque », construisant pierre par pierre, personnellement ton propre logement. Tu consacrais tous tes moments de loisirs à bâtir patiemment ton nid .Tu as réussi finalement après tant d’efforts. Tu as fondé une famille. tu faisais des projets mais le destin en a décidé autrement, comme pour feu Brahim , Nezreg A.E.K et bien d’autres que Dieu ait leur âme .
Je revois le jour de ton enterrement de prince .Ils étaient venus ,ils étaient tous là ,de tous les horizons . Jeunes ,vieux ,femmes ,enfants ,le visage livide ,les larmes aux yeux .Tous les élèves voulaient intensément te voir pour la dernière fois .Ils étaient agglutinés autour de ton logement ,pleurant à chaudes larmes ,criant de désespoir .lorsqu’enfin ,l’interminable cortège mortuaire s’ébranla vers le cimetière ,les jeunes refusèrent le fourgon qui devrait te transporter pour te prendre eux-mêmes ,à tour de rôle ,sur leurs épaules ,comme s’ils voulaient absolument te sentir encore ,tout près d’eux au cours des dernières minutes ,des dernières secondes .
J’ai été très ému par ce comportement si affectif, si spontané de cette masse de jeunes et ………………………………,à l’égard de ce jeune professeur bien aimé.
Repose en paix ,Mohamed Khelili .Tu as accompli admirablement ton devoir .Tu as été un excellent exemple pour les générations que tu as formées .Que Dieu te réserve une place en son vaste Paradis avec tous les frères enseignants qui t’ont précédé .
28 octobre 2008
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