Sbabite zouje dourou
Auteur : djilali Benbrahim
Un bon ami m’a raconté une histoire assez insolite que je m’en vais vous conter à mon tour. Un jour, alors qu’il est allé présenter ses condoléances à un des ses amis qui venait de perdre son père, il a retrouvé deux personnalités de haut rang qu’il avait déjà rencontré au par avant mais qu’il ne connaissait pas assez bien pour parler de relations ou d’amitié.
Son ami était ravi de le trouver parmi elles car il était gêné par un petit problème
d’hébergement ; il avait reçu tellement de monde qu’il ne voulait pas caser ses invités de marque avec tout le monde. Faisant confiance à son savoir vivre et à son sens de l’hospitalité, il le sollicita pour qu’il prenne ses convives en charge chez lui pour la nuit, l’enterrement ayant lieu le lendemain après la prière du vendredi. Mon ami a su faire honneur à la confiance placée en lui en réservant à ses respectables hôtes un accueil digne de leur rang et de leur prestige.
Le lendemain, ils déjeunèrent chez lui. Après un bon méchoui, du Sfouf et du petit lait, des dattes et du lait, du thé et des makroutes, ils se préparèrent pour aller à la mosquée. Ils décidèrent d’y aller à pieds pour faire de l’exercice. Mon ami était un peu gêné car, pour éviter toute désagréable surprise, Il devait leur demander de laisser leurs belles chaussures italiennes à la maison, mais il ne pouvait les laisser déambuler en pleine ville avec de beaux costumes d’importation, des chemises en soie, des manteaux en cachemire et des claquettes en caoutchouc. En leur faisant part des ses inquiétudes, ils rigolèrent et le rassurèrent en lui expliquant que depuis qu’ils s’étaient fait avoir, ils avaient tout le temps dans la malle de leur voiture des « Sbabite zouje dourou » qu’ils chaussaient avant de se rendre à la mosquée.
Djilali Benbrahim
Echo de Tiaret. Nov-Dec 2006
23 septembre 2008
BENBRAHIM DJILALI