Les trois vies de l’Enseignant
De Benmesbah Rabah
La première est la plus formidable
Elle est innocente, blanche et inoubliable
Je retiendrai à tout jamais
Les images de ma première rentrée :
Du maitre qui ne cessait de me consoler,
Pour prendre place chez lui et étudier
Me séchant le visage des larmes
Et ne cessant point de purifier mon âme.
Au fur du temps, je l’ai beaucoup apprécié
En apprenant à lire, écrire et calculer.
Bien plus tard ,je me sentais plus endetté
Envers quelqu’un qui m’a tout facilité.
Alors en moi sont nés la vocation et le plaisir d’enseigner
Pour inculquer les bons principes et illuminer l’humanité.
Au cours de la seconde, j’ai appris à souffrir ,
J’ai appris que ce n’était point facile
Il fallait toujours me perfectionner et perdre du temps
Pour en gagner et élever le niveau de mes enfants.
En plus, il m’est interdit d’exprimer mes sentiments,
De revendiquer mes droits au respect et au logement.
Tant mieux, j’ai apprécié davantage le maitre
Qui n’a cessé de souffrir, de se taire……
La troisième, je n’aimerais pas la vivre
De là, je vois mon cœur me trahir .
Je suis toujours fier et je continuerai à l’être.
Je ne pourrais plus davantage souffrir
Plutôt mourir avant
Et être pleuré par quelques centaines d’enfants .
Benmesbah Rabah
1 septembre 2008
B.R.Djamel