Bouillon de culture avez-vous dit ?
de Benmesbah Rabah
En prenant le thème de Belfedhal Said , la subtilité du mélange des ingrédients de la meskoutcha de Benbrahim Djilali,le conte de Vrirouch de Benmesbah Ali , les pleurs de Maaradji Khaled et l’appel du défunt Mostefaoui Mohamed ,je vous ai réalisé ce bouillon à ne prendre qu’en présence de votre médecin traitant.
Le jardin secret du sougri.
Que ma requête soit prise en considération et se déroule comme un parchemin.
Il y avait très longtemps , au temps où Sougueur a pris naissance au lendemain de l’indépendance .Tout sougri était fier de ce joli village l’un des meilleurs en Algérie . Il y avait en cette cité deux jolies jardins : l’esplanade et la place aux martyrs Et chaque jour, les citadins visitaient ces lieux enchantés avec cœur et une envie quasiment inaltérable de demeurer en ce lieu paradisiaque et leurs pas étaient presque aimantés pour se rendre au quotidien en ce lieu sis rue Lalla Fatma pour leur dose quotidienne de bouffée d’oxygène et se détendre dans ce jardin au secret Oh! combien polichinelle de mon enseignant, de mon ami et de mon frère B.S
Il était entre de bonnes mains et entre des mains bien propres de messieurs BENAOUMEUR, et AISSAOUI qui l’édifièrent de leurs deux mains ;ils conseillaient sans cesse les promeneurs et ils étaient de parfaits exemples du travail bien fait : leur main verte enjolivait chaque jour ce jardin. Les lignes de leurs mains dessinaient peut être un avenir meilleur .Mais voilà qu’un jour on perdit les hommes qui ont longtemps servi cet espace et les lignes de leurs mains prirent d’autres interprétations.
Et petit à petit ce jardin se détériorait sous les yeux des passants qui n’avaient plus envie d’y entrer et leurs pas s’orientèrent vers d’autres destinations : cafés ,la rue ,l’isolement chez soi ,la médiocrité ….. et sous d’autres pas maladroits ,déséquilibrés des hommes désespérés élurent domicile en ce jardin où sa clôture les protégeait .
Des hommes acharnés ont voulu revoir le jardin d’antan ;ils s’adressèrent au secrétaire de la mairie et ils leur dirent : « Secrétaire ,vous qui désignez les jardiniers et les gardiens et vous veillez à l’entretien des espaces verts Rétablissez- nous notre jardin ». Ce secrétaire a eu pitié des hommes désespérés, indigents, misérables qui se rendaient chaque jour au jardin ,en vain il ne daigna pas répondre favorablement à la requête de ces personnes envieuses.
Alors les hommes obstinés qui voulurent revoir leur jardin d’antan s’adressèrent au président de l’assemblée populaire communale et ils lui dirent : « Vous,heureux élu , notre cher maire ,notre premier magistrat de la cité ayant plus de prérogatives sur notre secrétaire de grâce ,rétablissez –nous notre jardin » mais le maire qui avait pitié de ces hommes découragés et ne voulant point s’opposer à son secrétaire dénia leur requête.
Alors les hommes qui voulurent revoir leur jardin d’antan s’adressèrent au chef de la daïra et ils lui dirent : « Vous , représentant de l’institution ,ayant plus de prérogatives sur le maire et son secrétaire ,rétablissez notre jardin ». Mais ce représentant proche collaborateur du maire ami du secrétaire avait aussi de l’attendrissement pour ces gens misérables, indigents…
Alors les hommes tenaces qui voulurent revoir leur jardin d’antan s’adressèrent au président de l’assemblée populaire de la wilaya : et ils lui dirent : « Vous, chef de nos élus, soulevez notre problème pour rétablir notre jardin ». Mais le chef de l’A.P.W qui avait beaucoup d’amis membres sympathisant du chef de daïra conviés souvent à la même table du P/A.P.C sous le regard tendre du secrétaire avait aussi pitié de ces gens va-nu-pieds ,S.D.F ou D.J.A(domicile jardin d’antan).
Alors les hommes qui voulurent revoir leur jardin d’antan s’adressèrent au wali et ils lui dirent : « Vous ,gouverneur du département ,ayant plus de prérogatives sur le chef de l’A.P.W, sur le maire et son secrétaire ,rétablissez notre jardin ». Mais ce gouverneur proche du chef de son assemblée ,souvent réunis autour de quelques méchouis rassemblant le chef de daïra ,le maire ,et son secrétaire méprisant seulement les hommes désespérés,misérables ,pauvres toujours rèunis sous les murs de la scène du jardin inhalant des colles sirotant des parfums eut aussi pitié de ces derniers et rejeta leur revendication.
Alors les hommes têtus qui voulurent revoir leur jardin d’antan s’adressèrent aux élus de l’assemblée populaire nationale et ils leur dirent : «Vous ,élus de quelques centaines de milliers d’âmes ,redressez notre problème » .Mais ces élus qui avaient élu domicile plus loin de ces quelques centaines de milliers d’âmes dans des palaces ne saisissant que l’opportunité d’être joints au régal mensuel du département n’avaient aucune volonté de se rappeler de la loi relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts. Et les élus refusèrent leur demande ,prétextant que ce sont des algériens qui se détendent dans ce jardin.
Alors les hommes résistants qui voulurent revoir leur jardin d’antan s’adressèrent au chef du gouvernement : « Vous qui êtes à la tête du pouvoir, chef de tous les ministres, agissez de sorte que notre jardin soit orné, embelli enjolivé autant que d’antan ». Mais ce ministre se rappelant de ses élus qui font passer son programme et le beau cadeau reçu du wali en se rendant à sa wilaya, eut aussi pitié de ces personnes misérables et rejeta leur doléance.
Alors les hommes révoltés qui voulurent revoir leur jardin d’antan se rendirent au président de la république et ils leur dirent : « Vous, président de tous les algériens, ordonnez à votre gouvernement d’exécuter la loi relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts. Mais le président débordé de travail,ne retrouvant point cette loi dissimulée sous une poussière rangée dans une archive anarchique et en se rappelant de son ami le premier ministre pour promouvoir son éventuelle élection, se rappelant du cadeau du wali et des applaudissements des personnes assises au premier rang (élus ,P/A.P.C),secrétaires…)repoussa leur protestation .
Il se fit un grand tapage au village ;rien n’obéissait à rien ,c’est la fin du monde ,disait on .Un des sages de ces hommes acharnés qui voulurent retrouver leur jardin d’antan répliqua au président : « Il nous reste maintenant qu’à voir que ceux qui ont construit ce jardin .
Le président s’est vite ressaisi en prenant conscience des maux des colons fit appel immédiatement à son premier ministre : « Exécute dans l’immédiat cette loi , propose des sanctions pour son gèle ,réserve un budget conséquent pour sa réalisation et crée des commissions pour le contrôle ».
« Excellence…., c’est un malentendu, j’allais mettre à exécution cette loi que mon prédécesseur a signé, elle s’est ensevelie au milieu des ordonnances que j’ai moi-même visées. Je suivrai moi-même ce projet ».
Et le lendemain matin,le jardin retrouva sa place d’antan ,de loin je voyais mon ami B.Said avec ses enfants à coté des gens souriants traités autrefois de misérables ,d’indigents ,obtenant des emplois et des logements décents ,bien à l’abri du besoin .Je revoyais aussi d’autres jeunes réunis autour d’un appel pour se rappeler et continuer le chemin de notre regetté M.Mohamed , ce B.Djilali expliquant sa recette de style , Ali .B attendant la nuit ,pour raconter ses contes et enfin ce nostalgique M.Khaled souriant se rendant à l’évidence de ne plus tacher son visage de larmes… Mais je me réveillai en sursautant, réalisant difficilement que ce n’était qu’un rêve . J’étais prudent de ne le raconter qu’à des personnes bienveillantes,de confiance pour sa réalisation qui suit ce qui sort de la bouche. Que mon rêve soit plus réalisable que ces gens qui s’ajoutent à élire domicile dans notre jardin. Une larme de douleur
Celle qui pleure Sougueur
véhicule tous ces malheurs
qui subsisteront dans mon cœur.
Au jour où il m’emportera.
Cette larme a traversé ma joue pour me rappeler la caresse de ma mère Et en attendant que notre jardin soit orné ,embelli ,enjolivé ,je replonge dans mon sommeil dans l’espoir de faire un rêve récurrent d’une salle de cinéma,d’un théâtre .Bien d’un éventuel coup de poing à recevoir en plein visage.
18 août 2008
B.R.Djamel