La bouderie de Vrirouch (Conte kabyle)
Que mon conte soit beau et se déroule comme un long fil
Ce jour là ,au lieu de bien garder sa biquette comme d’habitude ,Vrirouch alla dans les près à la poursuite des papillons .Au coucher du soleil ,le chacal saist biquette aux cornes et l’étrangla .Il appela d’abord ses enfants et avec eux il mangea les chairs .Il appela ensuite ses amis et avec eux il mangea les entrailles .Puis tous les chacals du voisinage accoururent ronger les os.
Accablé de chagrin ,Vrirouch rentra à la maison et se mit dans un coin sans dire mot .A l’heure du souper ,toute la famille se rassembla autour de grand-mère qui s’apprêtait à servir le repas .On appela Vrirouch une fois ,deux fois ,trois fois ,puis on s’exaspéra .On alla voir le bâton et on lui dit : « Maître !va frapper Vrirouch ,il refuse de manger sa soupe et nous boude ! Mais le bâton fit la sourde oreille car Vrirouch était son ami .
On alla voir le feu et on lui dit : « Fils de la foudre ! Va brûler ce bout de bois .mais le feu fit la sourde oreille parce que Vrirouch était son ami .
On alla voir l’eau et on lui dit : « Eau douce ,eau claire ,fille des neiges d’autrefois ,revêt ta robe de couleur ,va éteindre ce feu ,fais-en de la fumée et de la cendre .Mais l’eau fit la sourde oreille car Vrirouch était son ami .
On alla voir le bœuf et on lui dit : « O vieil ami de l’homme ! Toi qui fait ton labour sans te plaindre jamais ;va boire cette eau désobéissante .Mais le bœuf fit la sourde oreille parce que Vrirouch était son ami .
On alla voir le couteau et on lui dit : « Couteau de la bravoure, va punir le vieil ami de l’homme ,le beau bœuf à la belle corne et qu’on fasse des souliers de sa peau .Mais le couteau fit la sourde oreille fit la sourde oreille car Vrirouch était son ami .
On alla voir la souris et on lui dit : « Souris, tu auras du lait à foison, tu auras du miel toute ta vie ,va ronger la lame du couteau et qu’on en fasse un tison .mais la souris fit la souris fit la sourde oreille parce que Vrirouch était son ami .
Il se fit un grand tumulte au village .rien n’obéissait à rien ,c’est la fin du monde ,disat on .Les sages tinrent conseil jusqu’à l’aube ,vainement ,quand un mendiant vint à passer. On lui fit un accueil solennel …Il leur dit : « Faites venir le chat ! On fit venir le chat .Le chat n’était pas un ami de Vrirouch ,qui dit à la souris : « Petite sotte ,fais ce que l’ont te dit ou gare à ma griffe et à ma dent ».
Excellence ,répondit-elle ,c’est un malentendu ,j’allais de ce pas ,ronger la lame du couteau ,cet insolent et qu’on en fasse un tison .L’épée entendit cela et eu grand peur : « Pressons ,pressons dit-elle ,allons punir le boeuf et qu’on fasse des souliers de sa peau ».
Le bœuf releva le mufle et dit : « j’ai soif ! ».Alors l’eau dit : « Maintenant,je vais éteindre le feu ». Et le feu dit : « Je vais brûler le bâton ».Le bâton dit : « Je vais frapper Vrirouch ».Et Vrirouch dit en sanglotant : « Je vais manger ma soupe ».
Le lendemain matin ,les gens du village lâchèrent les chiens vers la foret pour une grande battue .Ils tuèrent le premier chacal venu et firent un tambour de sa peau : un beau tambour à deux faces qu’ils suspendirent à la plus haute cime de la chênaie où il résonne encore .
Voilà mon histoire finie conduite le long de la rivière pour des gens de qualité .A moi ,que Dieu me pardonne et aux chacals ,qu’il leur en cuise !
Puissions-nous ne jamais manger sans sel ,ni marcher pieds nus ,par ta grâce ,Seigneur Dieu !
15 août 2008
Non classé