C’est l’histoire toute simple d’un gars qui a décidé un jour de quitter Sougueur pour Oran, se jurant presque de ne plus y remettre les pieds. Il faut dire que la nature ne l’avait pas gâté et que la bande de copains qu’il fréquentait n’en ratait pas une pour le taquiner. A vrai dire sa physionomie prêtait à raillerie. Il était plutôt courtaud, adipeux et comme son visage rond transpirait tout le temps, ses camarades l’affabulèrent du surnom de Meskoutcha, car il ressemblait à s’y méprendre à cette pâtisserie maison qu’on appelle de nos jours Cake.
Vingt cinq hivers et Vingt cinq étés passèrent, Meskoutcha, devenu une personnalité importante dans le monde de l’import import décide un jour de revenir passer des vacances à Sougueur car l’heure de la vengeance sur le temps avait enfin sonné.
Même chauve, notre ami, élégamment vêtu avait une certaine classe. Il le savait du reste et c’est pour cela qu’il décida de rendre visite à ses anciens camarades pour les impressionner. Frimer et looser un peu de temps à autre n’a jamais tué personne pensât-il au fond de lui, surtout qu’il tenait à se venger et à clouer au pilori cette bande de petits m…morveux. Mal lui en prit car si en vingt cinq ans beaucoup de choses avaient changé, les mentalités étaient restées les mêmes et il l’apprendra à ses dépens.
En effet, dés qu’il s’attabla autour d’un café avec ses anciens acolytes, l’un d’entre eux, en véritable pince sans rire, l’aborda à brûle -pourpoint : Dis moi Ya Si EL Hadj, te souviens-tu du prénom qu’on t’avait donné quand tu étais jeune ? Sans attendre la réponse le deuxième compère renchérit : Il me semble que si ma mémoire ne me trahit pas on l’appelait à l’époque..Eh…vanille..ou plutôt sucre…non je pense que c’était.. œuf ou..Farine..je ne sais plus.
Il n’en fallait pas plus à notre malheureux ami pour sortir de ses gonds et menacer son camarade en quittant la table : Ecoute moi petit C.. Si tu mélanges tous ces ingrédients je t’envoie mon poing sur la figure.
Djilali Benbrahim.
12 août 2008
BENBRAHIM DJILALI